CRESS Basse-Normandie (Chambre Régionale de l'Economie Sociale et Solidaire)
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HÉROS DU QUOTIDIEN » Portrait#14 : Hélène RICHARD, coordinatrice de l’association Tiers-Lieux Rive Droite

FICHE D’IDENTITÉ

NOM, Prénom : RICHARD, Hélène
STRUCTURE : Tiers-Lieux Rive Droite
FORME JURIDIQUE : Association loi 1901
SECTEUR D’ACTIVITE : lien social, développement du territoire
TERRITOIRE D’INTERVENTION : Caen
COORDONNEES : tierslieux.rivedroite@gmail.com – 06 61 10 21 37
Lieu d’activités : Maison de Quartier Sainte Thérèse, 8 rue Chanoine Vautier, 14 000 Caen
Siège social : le 1901, 8 rue Germaine Tillion, 14 000 Caen

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Hélène Richard, 39 ans, jonglant entre une vie très riche de coordinatrice salariée du Tiers-Lieux Rive Droite et de l’Accorderie de Caen, deux garçons de 8 et 3 ans et des projets à foison. J’ai découvert le monde de l’ESS un peu sur le tard en 2016 lorsque j’ai co-créé le Tiers-Lieux, après un passage d’une dizaine d’années en tant que chercheuse et attachée d’enseignement en éthique et philosophie de la médecine. Les questionnements ne se sont pas arrêtés depuis mais j’ai l’agréable sensation d’être là où il faut et d’apprendre des autres tous les jours.

Pouvez-vous présenter votre structure ? 

Le TLRD est une association de préfiguration en gouvernance partagée, ayant pour ambition de créer des solidarités concrètes sur la Rive Droite de Caen et au-delà. Nos deux piliers sont l’engagement citoyen et le développement du pouvoir d’agir. Actuellement installés dans la Maison de quartier Sainte Thérèse, nous proposons une Accorderie (système de coopération non monétaire), un espace de coworking associatif, des actions d’éducation populaire et développons tous projets citoyens dès lors qu’ils répondent à nos missions de lien social et de mixité et qu’ils sont portés par des adhérents.

Pouvez-vous nous parler de votre engagement dans une structure de l’économie sociale et solidaire ?

Désormais salariée, j’oscille entre un militantisme grandissant et une posture de « gestionnaire ».  Autant dire que les deux casquettes rentrent parfois en conflit ! Heureusement, le collectif du Tiers-Lieux est composé de personnes expérimentées, néophytes, rêveuses, militantes, pragmatiques… Toute cette diversité est essentielle pour évoluer au jour le jour collectivement. Mon engagement est aujourd’hui surtout marqué par notre pratique de la gouvernance partagée. C’est pour moi l’expérience la plus forte jamais vécue dans le rapport à l’autre et au pouvoir, et un vrai défi de société.

Comment vivez-vous cette crise au sein de votre structure ?

Le premier confinement a été marqué par des inquiétudes multiples : comment faire acte de solidarités à distance, ne pas laisser sur le bord de la route ceux qui ne sont pas « connectés », les enjeux de trésorerie, etc. Nous sommes mieux rodés pour ce second confinement, mais on ne s’habitue par pour autant… Les défis restent de taille pour la vie associative. Ne plus pouvoir se voir et ne plus pouvoir accueillir les adhérents est très difficile. Heureusement, certains adhérents engagés proposent toujours pour tous des initiatives joyeuses, ce qui permet de garder le cap.  

Actions mises en place pendant la crise au sein de votre structure ?

Nous avons fait au mieux pour garder du lien et maintenir des actions en : multipliant les appels pour prendre des nouvelles, ouvrant notre système d’échanges de services à toutes et tous pour les besoins premiers, cousant pendant des heures des masques en début de crise pour les structures médico-sociales qui en manquaient cruellement, en poursuivant la livraison des paniers AMAP grâce à nos producteurs et aux adhérents qui se sont mobilisés, en organisant des temps d’échanges par écrans interposés, etc. Nous ne nous sommes pas arrêtés et continuons à préparer l’avenir.

Message que vous voulez faire passer :

Depuis le début de l’aventure TLRD, j’ai rencontré tellement de personnes investies, solidaires, pleine d’énergie… Que ce soit grâce à l’association et grâce à toutes les structures rencontrées chemin faisant. Mettre un pied dans ce monde, c’est réaliser que nous sommes nombreux à croire et à agir pour une autre façon de faire société.  Il y a en germe un modèle d’une force inouïe et d’une forme passionnante : horizontale, fonctionnant en réseaux, avec des valeurs communes même si les modalités d’expression et de gestion diffèrent. Le chemin est long et ardu, mais aussi joyeux et plein d’espoir.