Mars « Mois de l’égalité » : Vers l’égalité femmes-hommes dans l’ESS en Normandie !

L’égalité femmes-hommes est un enjeu majeur dans l’économie sociale et solidaire (ESS) en Normandie. L’ESS rassemble des entreprises et organisations qui cherchent à concilier leur activité économique avec des objectifs sociaux, environnementaux, culturels, et des valeurs fortes d’équité, de solidarité et de démocratie. On constate toutefois que l’Économie sociale et solidaire en Normandie n’est pas épargnée par les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes.

L’ESS : UNE ÉCONOMIE FORTEMENT MARQUÉE PAR L’EMPLOI FÉMININ

Les femmes sont au cœur des enjeux de l’Économie sociale et solidaire. Elles sont à la fois nombreuses parmi les bénéficiaires des actions portées par les organisations de l’ESS et largement majoritaires parmi les salariées. En effet, si 66% des salarié.e.s de l’ESS en Normandie sont des femmes, les chiffres de l’Observatoire montrent que l’ESS en Normandie a encore du chemin à faire pour assurer des rémunérations, des niveaux de responsabilité et des progressions de carrière égales à compétences égales.

En Normandie, l’emploi dans l’Économie Sociale et Solidaire est largement féminisé : 66% des salariées sont des femmes bien plus que dans le reste de l’économie privée (40%). La présence majoritaire des femmes dans l’ESS s’explique par de nombreux facteurs, notamment :

– D’une part parce que les professions à caractère social (aides à domicile, auxiliaires de vie, assistantes sociales, aides médico-psychologiques, éducatrices…) sont traditionnellement plus féminisées, tout comme les métiers de la santé (infirmières ou aides-soignantes).

La part de l’emploi féminin est donc intrinsèquement liée aux métiers des secteurs de l’action sociale et de la santé humaine qui cumulent près de la moitié des emplois dans l’ESS en Normandie (49 % des femmes salariées de l’ESS travaillent au sein de l’action sociale, selon la base INSEE-FLORES 2019) ;

Certains secteurs, tels que l’aide à domicile, compte plus de 97% de femmes parmi ses salarié.e.s. L’enjeu est ici de valoriser les métiers dits « féminins », de déprécariser ces emplois, de favoriser de meilleurs déroulements de carrières et de développer leur attractivité en revalorisant leur salaire.

 – D’autre part, les conditions d’emploi dans l’économie sociale et solidaire expliquent la part importante des emplois féminins. En effet, beaucoup d’emplois sont à temps partiel : 38% des femmes salariées sont à temps partiel contre 21% des hommes, ce qui, lorsque cette forme est choisie, permet de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle.

Malgré des avancées significatives, les inégalités persistent dans l’ESS :

Les femmes sont souvent cantonnées à des postes moins bien rémunérés et moins valorisés que ceux des hommes, ainsi :

  • 97,2% de femmes salariées dans l’aide à domicile,
  • 38% des femmes salariées de l’ESS sont à temps partiel,
  • 45,4% des femmes sont employées contre 16% des hommes.
  • 78,3% des salarié.e.s à temps partiel sont des femmes,
  • 70% de salarié.e.s qui cumulent un CDD et un temps partiel sont des femmes,
  • 11% d’écart de salaire mensuel brut en défaveur des femmes,
  • Une femme a toujours 1 fois et demie moins de chance qu’un homme d’être cadre dans l’ESS.

En effet, dans l’ESS, 10,8% des femmes salariées sont cadres contre 16,9% des hommes. Un homme dans l’ESS a donc 56% de chance en plus d’être cadre, qu’une femme. Les femmes représentent 55,5 % des cadres dans l’ESS alors qu’elles représentent 66,1% de l’effectif global.

Un plancher collant qui reste persistant persistant dans l’ESS :

Les femmes occupent donc une place prépondérante dans les forces de travail, mais sont concentrées sur de faibles niveaux de qualifications et des métiers peu valorisés. Cela soulève plusieurs enjeux :

  • Favoriser la construction de parcours professionnel ascendant sur les secteurs féminisés.
  • Lever les freins à la mobilité professionnelle.
  • Favoriser la valorisation, la formation et la professionnalisation des métiers féminisés, et notamment de l’aide à domicile.
  • Améliorer la qualité de vie au travail notamment sur ces métiers en zone rurale.

L’emploi féminin dans l’ESS, plus de 23 500 postes à renouveler dans les 10 prochaines années :

Depuis une dizaine d’années, le vieillissement de la pyramide des âges dans l’ESS s’accentue en Normandie. En 2020, 32% des femmes salariées de l’ESS sont âgées de plus de 50 ans, tous secteurs confondus. Les projections dans l’ESS, avec un âge légal de départ à la retraite qui s’établit à 62 ans (en 2020), font état de 23 500 postes de femmes salariées à renouveler dans les 10 prochaines années. Les professions u médico-sociales sont le plus concernées par les départs : aide à domiciles, agents de service hospitalier, infirmiers, aides-soignants…

L’égalité femmes-hommes est un enjeu majeur dans l’ESS en Normandie, qui doit être exemplaire en la matière. C’est cette exigence qui a conduit à ce que la Loi de 2014 ait rendu obligatoire la production d’un rapport triennal sur l’égalité femmes-hommes dans l’ESS réalisé par la commission égalité femmes-hommes du Conseil supérieur de l’ESS. Dans le même temps, la thématique fait partie intégrante du guide d’amélioration continue des bonnes pratiques dont doivent se saisir les structures de l’ESS.

L’ESS dispose de nombreux atouts et aussi d’importantes marges de progrès pour atteindre l’égalité et la parité entre les femmes et les hommes, et pour y parvenir elle peut donc s’appuyer sur les nombreuses préconisations formulées dans le dernier rapport du Conseil Supérieur de l’ESS sur le sujet, ainsi que sur le guide des bonnes pratiques de l’ESS :

Rapport triennal 2021 – 2024 du CSESS : L’égalité femmes-hommes dans l’ESS

Guides bonnes pratiques de l’ESS : Le Guide des bonnes pratiques de l’ESS est ainsi identifié comme l’occasion d’interroger ses pratiques en matière d’égalité femmes/ hommes au sein de son entreprise et le cas échéant de s’engager dans une démarche d’amélioration continue en identifiant les leviers possibles d’actions dans ce domaine et de les illustrer par des bonnes pratiques ou des outils.

Pour sensibiliser et remédier à ces inégalités, plusieurs initiatives ont été lancées en Normandie

telles que :