Découverte des métiers de l’ESS : Patricia, conseillère en insertion professionnelle

Entretien avec Patricia Carpentier, conseillère en insertion professionnelle au Conservatoire maritime du Havre.

Le conservatoire maritime du Havre est une association reconnue d’utilité publique. Elle a pour but la sauvegarde du patrimoine maritime. L’activité est la restauration de bateaux en bois. En 1996, l’association a intégré un chantier d’insertion pour répondre à une demande des institutions.

Parcours professionnel

« Je n’ai pas fait d’étude dans le social, j’ai fait des études de technique commerciale. J’ai fait un BAC G3 (technique commercial) . » Ce BAC équivaut aujourd’hui au BAC STT (Sciences et technologies tertiaires).

Madame Carpentier a exercé divers emplois (des postes administratifs, attachée commerciale, enquêtrice, formatrice…) mais en multipliant en parallèle les formations professionnelles. Ensuite, le président du conservatoire maritime qui était une connaissance, lui a proposé un contrat-aidé en remplacement d’une salariée en congé maternité sur un poste administratif. « C’est comme ça que j’ai découvert le domaine de l’insertion, qui m’a passionné et que je n’ai pas quitté depuis ».

Elle a eu une deuxième expérience au sein de l’association Le Grenier également sur un poste administratif.  Ensuite un deuxième contrat lui a été proposé au Conservatoire Maritime. Elle a accepté mais voulait se professionnaliser. Elle a donc suivi une formation en alternance au sein de l’association : Formation de conseillère en insertion professionnelle (CIP), poste qu’elle occupe depuis maintenant 10 ans.

 Description du métier

Patricia Carpentier exerce la profession de conseillère en insertion professionnelle appelée également accompagnatrice socio-professionnelle.

« Ce métier consiste à accompagner les personnes en difficultés au niveau de l’emploi, voire éloignées de l’emploi. Je travaille sur tous les freins à l’emploi, sur les freins sociaux, cela peut être aussi bien la mobilité, le logement, l’endettement, la qualification, l’addiction ou encore la santé. »

Elle est chargée du recrutement des personnes travaillant sur le chantier d’insertion. Ce sont des bénéficiaires du RSA ou d’autres minimas sociaux. « Je fais le suivi et l’accompagnement des personnes, je les oriente en fonction de leurs besoins et problématiques. »

Madame Carpentier les aide à définir leur projet professionnel. Elle les oriente le mieux possible pour les libérer de leurs problèmes d’insertion. Elle les lance dans l’activité professionnelle et améliore leur employabilité. Ce travail se fait en relation avec beaucoup de partenaires comme les centres de formation, les partenaires santé, logement et emploi.

 Travailler dans une structure de l’ESS

« J’écoute les besoins des gens et je fais ce que je peux ensuite pour les aider à mener à bien leur projet ». L’association allie la recherche de l’utilité sociale par le biais d’un projet collectif. Les réunions d’équipes permettent de faire un point sur les accompagnements et les problèmes rencontrés. « On œuvre dans le même sens ».

L’association ne fait pas de bénéfice, elle équilibre les comptes grâce aux réparations effectuées sur les bateaux des adhérents et l’hivernage de bateaux.

Selon Madame Carpentier les avantages de travailler dans une structure de l’ESS seraient la proximité entre les agents et le relationnel. La solidarité et la cohésion sont deux aspects essentiels dans l’activité de l’association. Elle dispose d’une certaine liberté d’action car les liens de subordination sont moins prononcés que dans les structures de l’économie classique. La polyvalence est nécessaire car l’association doit continuer de tourner même en l’absence d’un salarié. La communication au sein de l’association est importante, les informations sont de ce fait bien transmises entre les individus.

Inciteriez-vous les jeunes à travailler dans une structure de l’ESS ?

« Ça dépend ce que vous avez envie de faire. Il y aura toujours besoin de personnes qui s’investissent dans ce domaine. Mais il faut être solide, il faut faire la part des choses entre la vie privée et le travail. »