CRESS Basse-Normandie (Chambre Régionale de l'Economie Sociale et Solidaire)
Aller au contenu principal

2.1 Quelles sont les plus-values de l’ESS dans l’économie circulaire : pourquoi soutenir les initiatives d’ESS en économie circulaire ?

Maintenir et créer des emplois locaux souvent non délocalisables

L’économie circulaire, reterritorialisée, facteur de développement local, favorise le maintien et la création d’emploi non délocalisables. La relocalisation de la production et de la transformation agricole, la collecte et la distribution des invendus, impliquent la mobilisation de compétences et de main d’œuvre locale. Dans le champ du réemploi et du recyclage, la collecte et surtout le tri en vue de la valorisation sont des activités mobilisant des emplois qui peuvent être des supports à l’insertion et à la formation de personnes qui en sont éloignées.
Par sa gouvernance collective et démocratique, le potentiel d’emploi dans l’ESS mais aussi d’implication des salariés favorise le développement quantitatif et qualitatif de l’emploi.

Soutenir l’insertion des publics les plus fragilisés (insertion par l’activité économique et champ du handicap)

De nombreuses structures ESS engagées dans l’économie circulaire portent des dispositifs d’insertion par l’activité économique (IAE). Ainsi, les recycleries sous forme d’association d’insertion, les chantiers d’insertion basés sur le réemploi. Mais également de nombreux acteurs du handicap œuvrent dans le champ de l’économie circulaire, tels les ESAT qui portent des légumeries-conserveries. Les activités du réemploi, de l’alimentation durable, du recyclage, peuvent effectivement servir d’activités support pour favoriser le retour à l’emploi de personnes souffrant de difficultés sociales et/ou professionnelles.

Faire émerger les projets et soutenir l’innovation

La priorisation de l’objet social sur un objectif de profit permet aux structures de l’ESS d’expérimenter de nouvelles activités et de nouvelles pratiques :
Expérimentation de démarches innovantes pour répondre à des besoins sociaux mal ou non satisfaits. Projets souvent issus d’initiatives citoyennes, encore peu développées par les entreprises classiques.
Exploration de niches de marché qui ne sont pas investies par des opérateurs privés. Il peut s’agir de la valorisation de déchets qui sont peu ou pas pris en compte par les opérateurs classiques, le plus souvent en raison d’une quantité ou d’une qualité jugée insuffisante pour générer un taux de rentabilité estimé satisfaisant
Apport de savoir-faire technique (en matière de collecte, de tri, etc.) ou de logistique « du dernier kilomètre » pour la distribution ou la collecte dans des projets portés par des entreprises classiques et des pôles de compétitivité

Impulser la consommation responsable et impliquer les citoyens

L’économie circulaire implique une modification des process de production, mais aussi des modes de consommation et d’utilisation des produits. Les consommateurs, qu’ils soient économiques (publics ou privés), ou citoyens sont acteurs de cette économie en favorisant une consommation écologiquement, économiquement et socialement responsable. Pour cela, ils doivent avoir accès à des lieux de location, de réparation, de réemploi, et de distribution de produits et services durables. Ce changement de pratique doit être accompagné par l’information des consommateurs sur la durabilité des produits et services.
• Les structures de l’ESS interviennent dans la dynamique de changement des comportements des consommateurs par une offre de biens et de services durables, mais aussi par un accompagnement à la transition sociétale
• Elles sont issues d’une volonté du consommateur de se réapproprier et d’agir sur la société et l’évolution de l’économie de proximité
• La participation des usagers et du citoyen aux activités – en tant que salarié dans les SCOP, client dans les coopératives de consommateurs, bénévole dans les associations – permet de les responsabiliser et d’impulser un changement des comportements au service de l’économie circulaire
• Par ailleurs, beaucoup de structures ESS, par l’hybridation de leur modèle économique ou la mobilisation de bénévoles intègrent des activités de sensibilisation en complément de l’activité principale, indispensables à l’appropriation citoyenne des enjeux de l’économie circulaire.
• A ces actions de sensibilisation, s’ajoute également l’accompagnement à la mise en œuvre de solutions concrètes auprès du grand public et des consommateurs économiques privés ou publics

Les valeurs de solidarité, guidant les activités des structures de l’ESS, contribuent à la massification et à la démocratisation de cette nouvelle économie. Certaines offres de produits et service cherchent à ouvrir la consommation responsable au-delà d’une catégorie de consommateurs capable d’y accéder et déjà convaincue de l’utilité environnementale du passage à une économie circulaire.
Actrices du réemploi, les ressourceries, recycleries, épiceries sociales, plateformes de mobilités, ateliers vélos, mettent en vente des objets à bas prix, permettent d’accéder à une consommation alimentaire diversifiée, sensibilisent et accompagnent à la mobilité collective, partagée ou à vélo, etc.

Développer l’ancrage territorial de l’économie

Le modèle d’économie circulaire invite à penser les modes de fonctionnement des entreprises comme intégrés au sein d’un système économique mais aussi environnemental et social. L’activité n’est plus basée sur le volume de production, mais sur l’intensité des flux où la circulation de ressources crée de la valeur. La coopération entre acteurs économiques à l’échelle territoriale est rendue pertinente par la proximité, définie comme un principe qui « consiste à assurer la prévention et la gestion des déchets de manière aussi proche que possible de leur lieu de production et permet de répondre aux enjeux environnementaux tout en contribuant au développement de filières professionnelles locales et pérennes ».
• L’ancrage territorial des structures de l’ESS se définit d’abord par le périmètre d’intervention des activités des structures dont la majorité est à l’échelle des intercommunalités. Cela s’explique par la nature de l’activité : distribution en vente directe, modes de transports doux, location, réparation, etc.
• La culture du travail collectif, des partenariats et de la mise en réseau favorise le changement d’échelle des solutions innovantes proposées par l’ESS
• La plus-value de l’ESS dans une démarche d’économie circulaire se situe également dans sa capacité à développer des procédés et modes d’organisation innovants, dans une approche collective et démocratique. La gouvernance des structures coopératives et associatives permet une plus grande transparence, un partage des décisions, une implication des salariés, partenaires et bénévoles. En effet, la mise en place de solutions écologiques dans une entreprise implique la prise en compte des externalités de son activité sur son environnement et ses parties prenantes.

Renforcer une économie de sens basée sur des valeurs sociales et environnementales

Face aux nouveaux enjeux du développement durable : augmenter le bien être des individus par un développement économique efficace, écologiquement viable et socialement équitable ; les structures de l’ESS mettent en œuvre des stratégies d’innovation sociale en lien avec les grands principes de fonctionnement qui les caractérisent.